• LE DANIEN DE VIGNY (DEUXIEME PARTIE)

    ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE (suite)

     

    (30) -1939 - H. Alimen est la première à soulever les questions tectoniques à Vigny et à donner une carte des fronts de coupe du gisement.

    Après avoir souligné la présence d'une paléo-falaise contre laquelle se sont déposées les assises biodétritiques, elle remarque: "L'aspect bien lité du calcaire "pisolithique" semble indiquer un trottoir à Lithothamnium qui s’est élevé peu à peu. Faut-il en conclure qu’il s’est produit une immersion progressive de la région ? Les pendages plus ou moins accentués correspondent peut-être à des irrégularités originelles. Ils peuvent aussi indiquer que l’anticlinal de Vigny a joué après le dépôt de cette formation."

    (Bull. Soc. Géol. France, (5), t. IX, p. 241-249).

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    (31) - 1939- A. F. de Lapparent se rallie à l'hypothèse « tertiariste » mais souligne la coexistence d'espèces crétacées et tertiaires dans le "pisolithique". Il insiste sur la répartition éparse des gisements.

    (Bull. Soc. Géol. France, (5), t IX, p. 249-250)

     

    (32) - 1943 - R. Soyer publie une importante monographie "Recherches sur l'extension du Montien dans le Bassin de Paris". A partir de nombreuses coupes et sondages l'auteur montre que les assises montiennes ne se rencontrent pas seulement dans les dépressions du toit de la craie. La mer montienne aurait envahi le bassin parisien jusqu'à Etampes, Epernay et Meaux. Elle aurait transgressée à partir du NO. Les dépôts auraient ensuite subi une importante érosion. L'auteur rapporte au seul Montien toutes les assises comprises entre un Thanétien / Yprésien reconnu et le toit de la craie. Vigny, Meudon, Le Mont-Aimé sont des gisements montiens qui présentent des faciès différents. Sur 179 sites reconnus par R. Soyer, 50 se rapporteraient aux calcaires concrétionnés zoogènes, 63 aux faciès calcaro-marneux et 66 à des assises où dominent les faciès marneux. Il donne aussi une liste exhaustive des espèces connues dans l'ensemble du Montien du bassin de Paris.

    (Bull. Serv. Cart. Géol. France; t XLIV, n° 213)

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    (33) -1948 - A. Chavan étudie les malacofaunes du calcaire "pisolithique". Il remarque qu'à Vigny on trouve 22 espèces propres à la formation, 3 infra-daniennes, 8 daniennes et 3 dépassant cet étage, 8 espèces montiennes et 3 d'affinité douteuse. Sur 22 espèces daniennes, 5 sont antérieures à Ciply et 8 lui sont postérieures.

    (Bull. Soc. Géol. France, (5), t. XVIII, p. 565-574)

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      Benoistia pisolithica, Chavan, 1948

    (34) - 1948 - A. Chavan explique les relations entre les bassins nordiques, ceux de la Belgique et ceux de la France. L'auteur confirme la présence du Danien dans le bassin de Paris. Plusieurs phases auraient présidé à l'installation de la mer danienne / montienne. La transgression se serait réalisée à partir de l'ouest. La mer aurait contourné l'axe Brabant-Artois-Bray par l'Est pour atteindre la Belgique et la Flandre. Les flots daniens auraient, dans le bassin de Paris, d'abord gagnés l'Oise puis la Champagne en déposant des sédiments correspondant à ceux de la partie méridionale Belgo-Scandinave. La Grande-Bretagne prolongée vers l'est par l'Artois-Bray aurait formé une péninsule. "Puis un prolongement de la manche aurait pénétré par la vallée de la Seine (époque de Ciply) (...). Le Bray et l'Artois auraient été franchis par la suite (époque de Mons) tandis que s'asséchait le diverticule parisien (marnes de Meudon). L'absence en Angleterre du Montien, comme le renouvellement au Thanétien de la communication Nord-seule, puis de l'occidentale au Cuisien, paraissent appuyer cette manière de voir. On peut donc espérer retrouver un jour, dans le bassin de Paris, une superposition de type Esden où sous des formations comme celles de Montainville, apparaîtraient des dépôts plus archaïques du type de Montereau."

    (C.R.Acad. Sc., t. 226, p. l 13 5-1 137)

    Image2.jpgChilodonta geometrica, Chavan, 1948

    (35) - 1948 - H. Alimen, A. F, de Lapparent et G. Lucas affirment à nouveau un âge crétacé pour les assises de Vigny: le calcaire étant interstratifié dans la craie à Magas (Campanien). L'ébauche de la subsidence récifale est affirmée. Elle sera développée ultérieurement par R . Marlière.

    (C. R. Acad. Sc., t. 227, p, 1161-1163)

     

    (36) - 1949 - A. Chavan décrit et figure 3 gastéropodes de Vigny.

    (C. R. Som. S. G. F. , n° 3, 7 Février, p, 104-105)

     

    (37) - 1949 - A. Chavan cite 7 nouvelles espèces de mollusques du calcaire de Vigny qui renforcent la probabilité d'un âge danien ou maestrichtien supérieur, antérieur donc à Ciply

    (C. R. Som. S. G. F., n° 6, 21 mars, p. 104-106)

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      Gibbula nov. sp. (=Gibbula sarae, Meyer, 1987) une belle nouvelle espèce... A t'elle été re-décrite par J. M. Pacaud ?

     

    (38) - 1949 - A. Chavan décrit 9 espèces. Une nouvelle fois il souligne le caractère plus archaïque qu'à Ciply des Mollusques de Vigny. Il s'agit d'assises daniennes. "L’opposition Campanien ou faune de Mons, pivot de tant de discussions, perd donc à Vigny sa raison d'être".

    (C. R. Som. S. G. F., n° 12, 27 Juin, p. 243-245)

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    Hipponyx consobrinus, (d'Orbigny, 1848). A,B: la coquille. C,D : opercule pédonculaire en calcite.

     

    (39) - 1949 - A. Chavan fait la synthèse de ses recherches sur les mollusques de Vigny. Il donne une liste de 48 espèces et note la ressemblance de cette faune avec celle de Ciply (qui lui est légèrement postérieure). Néanmoins la majorité des formes du gisement parisien paraissent endémiques : " Si l'on se réfère aux genres, ceux-ci comprennent quelques apports mésogéens. Mais à part une Benoistia  ce sont des types au moins connus de Ciply (Chama, Calyptraea, Semivertagus) la plupart connus bien avant. Il est même symptomatique de noter l'absence d'immigrés des termes supérieurs du "pisolithique" où Venericor, Miltha, Sigmesalia, Batillaria ne sont pas rares."

    Cette observation précise et argumentée a été vérifiée à Montainville où l'on pouvait voir la superposition entre les assises à Lithothamniées et lesassises à Sigmesalia (pas de passage latéral)).

    D'autre-part Chavan signale la présence d'espèces crétacées à Vigny: Lima texta, Chlamys cicatrisa (que je n'ai pas retrouvé à Vigny), Neithea regularis . Chavan hésite donc sur l'attribution des assises de Vigny au Maastrichtien ou au Danien (considéré comme une entité crétacée), mais, selon lui, elles ne sont pas montiennes (donc tertiaires).

     (C. R. Ac. Sc., t . 228, p. 494-496)

     

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    Neitha (Neitheops) grypheata (Schlotheim, 1820) Encore une espèce d'affinité crétacé, peut être remaniée de la craie et bien conservée en raison de son test calcitique.

     

    (40) - 1949 - R. Abrard, R. Furon, P. Marie & R. Soyer s'opposent fortement à A. Chavan en remarquant que sur les 48 espèces de Vigny, 30 sont inédites ce qui indique un renouvellement de faune très important. Sur un comptage similaire à celui de Chavan (34) ils en arrivent à des conclusions différentes: "Il semble donc que l'on peut placer la partie inférieure de Vigny un peu au-dessus du tuffeau de Ciply (pour Chavan les assises de Vigny sont antérieures à celles de Ciply), mais il paraît exclu d'en faire du Danien inférieur ou du Maestrichtien supérieur."

    (C. R. Ac. Sc., t. 228, p. 758-759)

     

    (41) - 1950 - R. Abrard : L'auteur remarque avec perspicacité : "Il faut bien considérer qu'il reste établi que la quasi-totalité du calcaire "pisolithique" doit être attribuée au Montien. Certes on ne peut prétendre que la transgression s'est produite exactement à la limite conventionnelle du Montien et il est possible qu'en quelques points, tels Vigny ou Montainville, elle se soit amorcée dès le Danien supérieur."

    (Géologie régionale du bassin de Paris, Payot, p. 328-332)

     

    (42) - 1954 - P. Balavoine détermine 5 espèces de bryozoaires trouvés à Vigny et Montainville. Tricephalopora cerebus et Andriopora sp. sont des formes connues du Danien de Fakse.

    (C. R. Som. S. G. F.; p. 385-386)

     

    (43) - 1956 - P. Balavoine complète son étude en donnant la description de 6 nouvelles espèces. Les Bryozoaires de Vigny indiquent une faible profondeur de dépôt.

    (Bull. Soc. Géol. France; (6), t. VI, p. 157-161)

     

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    Trois bryozoaires signalés par Balavoine (1954/1956)

     

    (44) - 1957 - J. Alloiteau  figure, sans le décrire, le polypier Actinacis vignyensis, n. sp. espèce très commune à Vigny.

    (Contr. Syst. Madr, fossiles; t. VI, pl. 7, pl. 18)

     

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    Actinacis vignyensis, Alloiteau, 1957. On compte à Vigny 32 taxons de scléractinaires associés à des hydrozoaires (2 espèces), des octocoralliares (3 espèces) et 9 espèces de rhodophycées.

    Il s'agit d'un écosystème récifal bien caractérisé.

     

    (45) - 1958 - R. Manière reprend l'hypothèse d'un récif contemporain de la craie encaissante. Selon Marlière quatre phases sont a distinguer dans l'édification récifale (R W - R 0 - R I -  R II) lesquelles sont réparées par des retours à la sédimentation crayeuse (craies interstratifiées). Il signale aussi la présence de failles visibles dans la craie encaissante qui se seraient formées par suite de l'enfoncement brutal de la masse récifale sous l'effet de l'augmentation de sa charge (la craie n'étant pas encore complètement consolidée). Les phases où domine la sédimentation crayeuse correspondraient ainsi à des retours à une sédimentation plus profonde. La boue crayeuse, comblant peu à peu le bassin, aurait permit une série de phases récifales (l'eau étant alors peu profonde). La phase terminale aurait été marquée par un retour définitif à la sédimentation crayeuse.

    R. Marlière accompagne sa communication d’un levé précis du front Nord de la grande carrière (fig. 8).

    (Bull. Soc. Géol. France, (6), t. VIII, p. 751-759)

     

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    (46) - 1958 - R. Abrard conteste vivement les résultats de R. Marlière. "Les assises tropicales du Sénonien sont bien connues: ce sont des assises à Rudistes et Orbitoïdes." (...) "Aucun récif corallien du Crétacé supérieur n'est connu dans la province équatoriale; ce qui rend bien invraisemblable d'en rencontrer dans la province tempérée soumise à des influences sub-boréales qui précisément s'accusent au Campanien." (...) "Le pisolithique renferme des fossiles remaniés du Crétacé, des silex de la craie très roulés et il n'est pas possible qu'ils aient été repris par une sédimentation contemporaine du dépôt de cette craie. La formation remaniante est forcément postérieure aux éléments remaniés."

    (Bull. Soc. Géol. France; (6), t. VIII, p. 751)

     

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    Poudingue basal (R0 re René Marlière). Les galets arrondis, hétérométriques, non classés ont subit une dissolution accompagnée d'un redépôt presqu'immédiat de la silice qui a remplacé les micrites de la craie. Un accroissement ultérieur du silex après son remaniement dans le "pisolithique" est souvent observé, remarque P. Marie dans sa belle étude de 1958.Le liant boueux a lui aussi subit une induration synsédimentaire comme en témoignent les nombreuses traces filiformes, ramifiées attribuables peut être (sans certitude aucune) à des bryozoaires... Nous avons donc ici une surface indurée intra-danienne et réalisée sur une periode relativement courte...

     

    (47) - 1958 - P. Marie rejette également l'hypothèse de R. Marlière et il analyse les différents types de craie. Il distingue:

    - La craie en place, blanche, fine, compacte et homogène qui est affectée de nombreuses petites diaclases qui la fragmente en blocs parallélépipédiques. Les rognons de silex noirs sont branchus et disposés en bancs irréguliers.

     

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    La craie campanienne fragmentée en blocs parallèlipédiques... Et quelques autres figures...

     

    - La craie rubéfiée et indurée, très perforée, fragmentée en blocs disjoints, emballés dans un béton naturel constitué par les éléments détritiques du calcaire. Ces sédiments correspondent au démantèlement d'un sédiment préexistant et préalablement consolidé au bas d'une falaise sous-marine affouillée par les eaux de la mer pisolithique.

     

    3CAR054.JPGLa craie indurée rubéfiée.... et blocs éboulés de craie.

     

    - Les blocs éboulés de craie qui constituent des lentilles de craie circonscrites par les matériaux détritiques. Les vacuoles que l'on observe dans le sédiment résultent de bulles d'air emprisonnées entre les blocs d'un amas de craie éboulée dans le sédiment "pisolithique" en voie de consolidation. Ces blocs se seraient détachés d'une falaise en partie aérienne.

    - La craie solifluée, fine, poreuse, légère, véritable émulsion d'air et de craie, laquelle correspond à un sédiment en voie de décalcification...

    D'autre part les silex trouvés dans le calcaire "pisolithique" ne sont pas disposés en lits mais épars ou concentrés en amas. Ils sont bruns-noirs. Un accroissement ultérieur du silex après son remaniement dans le "pisolithique" est souvent observé. Il s'agit de calcédoine souvent épaisse et dans laquelle peuvent être inclus des bioclastes récifaux. Enfin pour ce qui concerne les foraminifères P. Marie affirme: "L'âge du calcaire récifal de Vigny, qui est plus récent que celui, Campanien du dépôt de la craie, ne peut être plus ancien que le Montien."

    (Bull. Soc. Géol. France; (6), t VII, p. 757-758)

     

    3CAR108E.JPGFront nord-est de la grande carrière de Vigny. Un petit pâté récifal est recouvert par les calcaires bioclastiques qui s(infléchissent, à son contact, en "drapping"... Au dessus de la surface structurale des calcaires bioclastiques, plane et légèrement inclinée vers le NE, on observe la craie glissée qui emballe deux beaux olistolithes (avec semelle de glissement, fentes, arrachements et tout, et tout!). Oncques la craie supérieure est bien évidemment contemporaine des dépôts daniens!

    (48) - 1960 - R. Marlière reprend la description de la grande carrière de Vigny en situant ses observations sur un plan précis de la grande carrière (fig. 9). Il argumente et développe ses conclusions de 1958. II indique les valeurs de pendage des assises bioclastiques et surtout il est le premier (en ce qui concerne Vigny) à baser ses conclusions sur une approche tectonique. Les linéaments (failles) qu'il signale étaient encore visibles en 1997.

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    Sur les conditions d'apparition du récif R. Marliére remarque. « Sous la surface de contact, la craie blanche durcie n'a pas la constitution d'une craie normale: on y remarque à l'oeil nu de nombreuses lames étalées en stratifications plus ou moins chiffonnées qui sont des thalles calcaires entiers ou fragmentés, noyés dans la craie à foraminifères (v. fig. 10). J'y vois un état intermédiaire entre la craie et le récif. Les Lithothamniées ayant ensemencé les lieux avant l'apparition des conditions favorables à l'implantation du récif originel Ro ». Selon R. Marliére le récif s'est édifié loin de tout rivage et il est assimilable à un "patch reef ' ou a un « knoll ».

     

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    Pour expliquer l'enfoncement du récif dans le sédiment crayeux contemporain, l'auteur souligne l'importance de la charge due à l'accumulation récifale sur un socle de craie gorgée d'eau et plus ou moins consolidée en profondeur. Il s'y ajoute la force vive des vagues (30 tonnes par mètre carré de surface en certains cas) qui a frappé et martelé le récif à coups répétés et aussi la compaction des boues crayeuses qui, dans une moindre mesure, a pu occasionner des tassements non tectoniques. Tout cela n'exclut pas une subsidence générale, elle d'origine tectonique, pour entretenir la vie récifale sous quelques mètres d'eau.

    Cet «enfoncement» brutal de la masse récifale est généré par l'apparition des failles que R. Marlière avait déjà signalé dans sa première note. Les dessins qui accompagnent son texte sont remarquables de précision et de clarté (v. fig. 11 et 12).

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    Pour Marliére (qui n'est pas paléontologue) l'argumentation basée sur les seules données paléontologiques tombe d'elle-même. Sa position semble radicale quand il affirme que "l'interprétation paléontologique doit se soumettre au commandement stratigraphique."

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    Faille dite "de rupture périphérique" et surface striée. On ne peut plus accréditer l'hypothèse d'un récif subsident pour expliquer ces linéaments dont l'alignement est conforme au contour de la falaise. Il résultent de "ruptures de charge" liée aux charges biodétritiques qui ont fini par recouvrir le relief crayeux. 

     

    Il faut se souvenir qu'en 1960 les fossiles de Vigny très mal connus.

    Les notules sont éparses, sporadiques. Certes quelques espèces de foraminifères,  d'algues mélobésiées, de bryozoaires et plus encore de mollusques sont signalées. Mais les algues dasycladacées, les spongiaires, les polypiers, les brachiopodes, les crustacés et les échinides ne sont toujours pas étudiés. Et d'ailleurs, dans une certaine mesure, l'étude des mollusques réalisée par A. Chavan conforte les vues de R. Marliére. Sa position me semble donc justifiée: il est impossible d'avoir, à Vigny, une argumentation biostratigraphique solide sans une connaissance globale des faunes non seulement des calcaires mais aussi de la craie encaissante. C'est la complexité du site qui l'exige. Il s'en tient donc à son domaine de compétence, la stratigraphie, compte tenu de la perception qu'il a des connaissances paléontologiques de l'époque.

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    R. Marlière remarque aussi "Les silex des cordons Sxl et Sx2 (v. figure ci-dessus) sont gris-brunâtres, bigarrés, toujours craquelés; les corps figurés reconnaissables en dépit de l'épigénie sont des galets de craie pigmentés sur les bords (ferrugineux), de rares spicules, de rares piquants d'Oursins, quelques Foraminifères pluriloculaires parmi lesquels des Globigérines, et, toujours de fins débris d'algues Lithothamniées; une seule section pratiquée au hasard dans un rognon Sxl a révélé la présence de trois Polypiérites (Onchotrochus selon M. Alloiteau); Sx2 a livré deux sections de Polypiérites jeunes."

     

    J'ai longuement cité R. Marlière car, bien que son interprétation de l'histoire récifale se soit, par la suite, révélée inexacte (les faciès récifaux ne sont pas contemporains de la craie encaissante), nombre de ses observations sont à la fois originales, précises, et elles restent encore utiles.

    (Mém. Soc. Géol. France, n.s., n° 89, p, 1-23 ).

     

    (49) -1960 - P. Desmidt publie, simultanément à l'étude de R. Marlière, et dans le même mé­moire, une étude descriptive du gisement de Vigny (celle-ci est réalisée en 1957 - en même temps que celle de Marlière).

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    P. Desmidt sépare quatre ensembles lithologiques :

    1 - Le calcaire construit proprement dit disposé en deux ensembles: un récif inférieur (R I) s'étageant entre les cotes 65 et 75 m, constitué presqu'exclusivement par une masse biodétritique à Polypiers encroûtants intercalé de petits biohermes à polypiers branchus; un récif supérieur (&2) compris entre 75 et 85 m d'altitude constitué par des calcaires à polypiers encroûtant qui forment un véritable entablement. 

    2 - Les calcaires à Algues formés par des débris accumulés à la limite du platier et du talus dans la zone d'herbier en arrière (vers le nord) des calcaires construits.

    3 - les calcarénites et sables coralliens produits de la destruction du récif (avant-récif) dont la taille des gravelles est très variable. P. Desmidt distingue deux ensembles (ou épisodes). L'épisode calcarénitique inférieur (C 1), précédé peut-être par un épisode plus précoce, occupe la moitié de l'épaisseur des sédiments récifaux. Sa base remanie des silex plus ou moins usés (sommet d'un probable épisode antérieur). L'auteur note au sein de cet ensemble un "important retour du faciès crayeux (...). La morphologie irrégulière (des calcaires construits) et peut-être un ravinement postérieur semblent pouvoir expliquer ies positions très variables de ces deux sédiments non contemporains." Plus loin Desmidt remarque "les coulées de calcarénites (...) entraînent même d'énormes paquets de craie, détachés de la paroi de la falaise voisine (qui creusent) des chenaux". L'épisode calcarénitique supérieur (C 2) montre une granulométrie plus, fine et une cimentation plus faible que l'inférieur et il est disposé en bancs plus réguliers. "Il ne semble pas y avoir ici d'épisode secondaire crayeux." La sédimentation est moins troublée, plus homogène. Cette assise couvre la partie occidentale du Bois des Roches (puits a, p, A,). Le contact avec la calcarénite inférieure s'établit par une surface de ravinement et les deux assises montrent une discordance angulaire. "On a vu qu'entre ces deux épisodes devaient s'intercaler localement les blocs de calcaire construits du promontoire central, basculés".

    4 - Le substratum et le toit du récif sont constitués par la craie (dont les sédiments crayeux interstratifiés). Desmidt distingue la "véritable craie à lits de silex, de la zone à Belemnitella mucronata antérieure à tout phénomène récifal" et qui a formé une topographie avant l'installation récifale; un épisode crayeux intra-récifal (épisode inférieur); une craie sus-jacente à l'épisode calcarénitique supérieur qui se trouve en place (cordons de silex). Ces trois ensembles constituent pour Desmidt des dépôts in situ : il ne s'agit pas de sédiments remaniés.

    De ces données Desmidt déduit l'histoire récifale en distinguant deux épisodes récifaux : R1-C1 et R2-C2. Les différences de cimentation des deux ensembles seraient liées aux conditions océanographiques et à la disposition géographique du récif. "On sait en effet (Teichert, 1947) que la mince couche d'eau du platier subissant une insolation diurne intense, un refroidissement nocturne notable, il en résulte une sursaturation en C03 Ça suivie d'une précipitation de calcaire. L'ampleur de ce phénomène décroît au fur et à mesure que l'on s'éloigne du récif, c'est-à-dire lorsqu'augmente la profondeur; on pourrait envisager de mettre en parallèle la différence de cimentation des deux calcarénites, sur une même verticale, avec ce phénomène physico-chimique. » Auparavant P. Desmidt a noté: "Fin de cet événement (récifol) bien local par son échelle, dans la mer campanienne de Vigny, retour progressif à la craie et, auparavant, développement d'herbiers à la partie supérieure du récif."

    P. Desmidt est le premier à donner un plan général de l'ensemble des carrières du Bois des Roches et des faciès que l'on y observe (fig. 14). Le premier épisode récifal correspond à la totalité des assises qui sont visibles dans les carrières A (sauf la calcarénite supérieure), B, C, D, G (60 à 75 m d'altitude). Le second épisode récifal correspond aux assises récifales du Bois des Roches (70 m à 85 m d'altitude). Il est plus élevé et en retrait vers le nord-est par rapport au premier récif. Son installation pourrait avoir été précédée par le basculement et le glissement des blocs de calcaire construit du promontoire central de la carrière A ("tels que l'on en a détecté par dragage sur les pentes du récif actuel de Bikini").

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    Desmidt explique l'installation récifale comme suit: "A un moment donné et pour des raisons sans doute bathymétriques, la sédimentation de la craie se trouve localement interrompue; le premier récif s'installe (...). Le premier visible actuellement est RI mais il a pu en exister au moins un autre antérieurement. Avec ces premiers éléments détritiques viennent des silex qui proviennent d'une craie qui s'érode au voisinage, plus ancienne ou peut-être subcontemporaine en voie de consolida­tion" puis la fin de l'événement récifal : "bien local par son échelle, dans la mer campanienne de Vigny" et qui est précédé par le "développement d'herbiers à la partie supérieure du récif. "

    Il termine son étude en donnant un bloc diagramme qui précise  la succession des dépôts.

    (Mém. Soc. Géol. France, n, s., n° 89, p. 25-42)

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    (50) - 1963 - R. Damotte & L. Feugueur déterminent huit espèces d'ostracodes de Vigny et remarquent que ceux-ci permettent "de séparer la craie campanienne du calcaire récifal qui doit être placé au niveau du tuffeau de Ciply, à la limite du Danien / Montien et du Montien (base du Tertiaire). L'appartenance des assises récifales de Vigny au Tertiaire est ainsi établie.

    (C. R Acad. Sciences, t. 256, p. 3864-3868)

     

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    Quelques ostracodes trouvés à Vigny. (X 40). A : Limburgina aff. calciporacea, Deroo, 1963. B : Limburgina bilellosa bilamellosa, (Marlière, 1958) connue dans le Limbourg, C : Dumontina stellata, Deroo, 1966. D : Paleomonsmirabilia geulensis, Deroo, 1963, connue à Ciply. E : Kingmaina cf. cristata, (Bosquet) remaniée??? F : Curfsina geleenensis, Deroo, 1963, espèce connue à Faxe. G : Limburgina cf. ornatoidella fissurata, Deroo, 1966. H : Bairdia sp. I : Bairdia cf. montensis, Marlière, 1958. J : Clithocytheridea cf. bosqueti, van Veen. K, L : Bairdia (Bairdoppilata) gliberti, Keij, 1957.


    (51) -1964 - H. W. Rasmussen indique un âge Danien moyen / supérieur pour le tuffeau de Ciply, sur la base de l'étude des Brachiopodes, Crinoïdes et Annélides. Cette étude est importante en ce qui concerne Vigny car l'attribution stratigraphique de ses calcaires récifaux a été établie par comparaison avec les fossiles du gisement belge (Chavan; Damotte et Feugueur).

    Mém. BRGM, 28 (Coll. Paléogène 1962), p. 865-872.

     

    (52) - 1964 - P. Marie étudie les lithofaciès du Montien du bassin parisien. Pour ce qui concerne Vigny l'auteur distingue:

    • Les marnes crayeuses marines, massives, homogènes, assez semblables à une craie grossière, riche en Nonionidés, Anomalinidés, Polymorphinidés et Eponides.
    • Les calcaires récifaux à polypiers, massifs, montrant des colonies empilées les unes sur les autres, en position de vie et qui semblent constituer la majeure partie du cœur du récif
    • Les calcaires récifaux démantelés.
    • Les calcaires récifaux à polypiers tabulaires, orientés dans une même direction, en bancs lenticulaires qui sont autant de petits pointements orientés suivant une direction particulière.
    • Les calcaires récifaux à polypiers érigés installés à l'abri des entassements à Polypiers massifs et qui correspondent à une zone moins exposée à la houle. Ceux-ci envahissent progressivement tout le sommet de l'édifice supérieur. La différence de taille des Polypiers peut être due à la profondeur des eaux ou à la richesse plus ou moins grande en oxygène, ou à l'intensité décroissante des mouvements de subsidence au fur et à mesure de l'élargissement du bassin.

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    Les calcaires récifaux à polypiers érigés.

     

    • Les calcaires à lithothamniées massives horizontaux ou orientés selon un pendage 45° W-NW, ces massifs se relayaient alternativement les uns sur les autres sur une certaine hauteur en formant une ligne brisée en dents de scie. Ce faciès s'est développé dans des eaux aérées et fortement agitées. II a formé successivement le tapissage du bassin de réception, le talus de débris et enfin les encroûtements obliques sur les faces latérales du récif dans les zones les plus exposées. Le décalage de ces divers encroûtements et leur distribution dans la carrière principale, soulignent et traduisent leurs positions et les limites successives d'extension des talus de débris qui les recouvraient et dont la répartition se modifiait à chaque paroxysme de subsidence.

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    Les calcaires à lithothamniées massives...

     

    • Les calcaires feutrés à lithothamniées formés d'une multitude de thalles lamellaires ou foliacés. Les mollusques sont en place. Il s'agit de vases calcaires déposées dans les zones profondes et abritées où le mouvement des eaux était à peine sensible et où la lumière, qui favorise en général l'assimilation des carbonates, ne devait pas ou très difficilement pénétrer.
    • Les calcaires sublithographiques. "Il y a tout lieu de penser que ce faciès comparable à un dépôt d'atoll fermé résulte de la consolidation d'une boue fine calcaire provenant de l'abrasion des débris récifaux et ayant filtré au travers de l'édifice en voie de consolidation pour venir s'accumuler dans un bassin abrité, aux eaux tranquilles".
    • Le faciès détritique à débris fragmentaires " résultant de la destruction sur place des tests par les organismes prédateurs ou par l'abrasion sous-marine d'un édifice récifal".
    • Le faciès détritique à débris roulés qui correspond à l'avant-récif celui-ci s'est formé dans les zones de turbulence comprises entre les abords immédiats du récif et une certaine distance (il y a granoclassement). Les facteurs qui président à la formation de tels dépôts sont la force des courants et la forme du bassin. Leur stratification est confuse. On distinguera les calcaires récifaux à débris roulés d'assez grande taille déposés aux abords immédiats du récif les sablons récifaux à débris roulés accumulés à l'avant des talus et les calcaires récifaux détritiques lités qui s'observent, à Vigny, à l'extrémité ouest du gisement dans les angles morts ou les coudes du bassin d'épandage là où précisément la direction du chenal se trouvait modifiée par la configuration du bassin d'effondrement.
    • Les tuffeaux littoraux à lamellibranches correspondent à des trottoirs de faible cohésion et ils ne forment jamais de masses importantes.
    • Les tuffeaux à échinodermes et brachiopodes où l'on trouve de petits brachiopodes du groupe Megathyris et des foraminifères Placopsilinidés: Coscinophragma et Haddonia "Il semblerait que cette assise se soit formée en transgression sur toutes les formations consti­tuant l'ensemble récifal inférieur." Ce faciès témoigne d'une mer ouverte et agitée et aussi de la présence d'une côte rocheuse calcaire.

    (Colloque sur le Paléogène, Bordeaux, Mém. B.R.G.M., n° 28, p, 1077-11 42)

     

    (53) - 1965 - K. Pozaryska étudiant les foraminifères du Paléocène polonais mentionne, à partir d'informations fournies par P. Marie,  19 espèces communes avec le "Pisolithique" du bassin parisien. L'auteur, argumentant sur des données paléontologiques, sédimentologiques et tectoniques (dérive continentale !), montre que le Danien et le Montien doivent être considérés comme des unités stratigraphiques distinctes: le Montien surmontant toujours le Danien. ce dernier représentant la première unité stratigraphique du Tertiaire. "La limite du Danien avec le Montien est alors déterminée, non par la disparition de certaines formes, mais par l'apparition de nouvelles espèces."

    (Palaeontologia polonica, n° 14, 154p.)

     

    (54) - 1965 - C. Bricon, N. Desprez, P. Diffre, C. Mégnien, G. Rampon & M.Turland

    établissent la carte structurale du toit de la craie (fig. 16).

    Les auteurs signalent la faible épaisseur de la craie au niveau des anticlinaux (Vigny, Beynes et du Roumois): moins de 300 m (entre le Gault et le Tertiaire; données de sondage). Elle atteint 700 à 760 m au nord de Provins et 470 à 530 m près de Paris. "L'anticlinal de Vigny présente une belle terminaison périclinale et ne dépasse que de peu la confluence de l'Oise avec la Seine (...) Le synclinal de la Viosne, assez régulier dans la partie haute de la rivière, s'élargit progressivement jusqu'à Pontoise et il descend rejoindre la fosse de Saint-Denis (craie à - 100 m) après avoir traversé une ondulation transversale suivant l'Oise. " La lecture de la portion de la carte reproduite (figure 5) permet de constater la succession de nombreuses rides anticlinales étroites alternant avec des synclinaux relativement larges, subparallèles. De plus les failles n'apparaissent que dans la partie nord-ouest du Vexin et elles sont associées aux anticlinaux (Vigny, Beynes et plus au nord Bray).

    (Bull. Soc. Géol. France (7), VII, p. 314-318).

    Vigny-17.jpg

    (55) - 1966 - L. Feugeur supervise la seconde édition de la carte géologique, feuille "Pontoise". Les assises de Vigny sont rapportées au Montien. Mais on lit. aussi dans la notice : " Les Ostracodes étudiés par Mme R. Damotte montrent que le gisement de Vigny commence au Dano-Montien."

    Je ferai ici la remarque suivante: on constate le glissement progressif de la signification du terme proposé par P. Lemoine (28) pour répondre à une indétermination stratigraphique. En théorie, le terme Dano-Montien, tel qu'il est ici employé est  équivalent au Danien de Mme Pozaryska. A partir de ce texte on peut envisager un "Dano-Montien" (assises de Vigny, base de Montainville et Laversine) surmonté par un "Montien" distinct (assises de Meudon, Montainville sup., Bray-Lù...) Ce qui génère une confusion qui est d’ailleurs accentuée par la citation d'espèces -typiquement montiennes - comme Turritella montensis - qui n'ont jamais été trouvées à Vigny !

    D'après ce document, les calcaires récifaux constituent un lambeau résiduel de 1,7 km dans sa longueur et 0,5 km dans sa plus grande largeur. La direction globale de ce témoin ne serait pas conforme à celle des assises éocènes dont les limites s'organisent selon une direction globale N 100 / 130. Les calcaires récifaux se retrouvent de part et d'autre du rû de l'Aubette. Néanmoins les assises bien visibles, celles qui ont été étudiées par les auteurs, se situent seulement sur la rive droite de l'Aubette (carrières). Sur la rive gauche de l'Aubette les calcaires récifaux sont circonscrits par une formation rapportée à l "argile à silex" et qui est formée (selon la notice de la carte) par "une accumulation de silex éclatés sans argile".

    L'axe anticlinal de Vigny passe, d'après la carte, à l'ouest des carrières de Vigny. Il est bordé et subparallèle à la faille de Banthelu (ou faille de l'anticlinal de Vigny), ces linéaments tectoniques ayant une direction N 110 / 120. Ils sont distants au niveau du gisement d'environ 1 km. La notice indique que l'anticlinal de Vigny est très marqué entre Banthelu et Saillancourt, zone où la craie campanienne est mise à nu (cote la plus élevée 118 m, - près de Banthelu). Le lambeau calcaire se situe apparemment dans une déclivité du top anticlinal crayeux (direction générale du lambeau calcaire non conforme à celle de l'anticlinal).

    Autre constatation (non repérable sur la portion reproduite dans la figure 17): la partie la plus élevée de l'anticlinal conserve sa couverture éocène (Yprésien et Lutétien). Ce fait pourrait traduire l'existence de linéaments tectoniques de direction subnormale à celle de l'anticlinal. La faille de Banthelu longe l'anticlinal sur son versant méridional. A Banthelu le calcaire de St-Ouen (Bartonien) bute (vers l'est) sur les assises du Lutétien inférieur et de l'Yprésien. Ceci indique que l'anticlinal a rejoué au moins jusqu'au Bartonien... Selon la notice, le rejet atteint ici 40 m et il ne serait plus que de 10 m aux environs de Vigny.

    Toujours d'après la carte géologique, le Montien réapparaîtrait au niveau de Meulan (escarpement du méandre de la Seine). Quoique peu puissants (5 à 10 m) les calcaires tendres plus ou moins sableux qui le représentent (notice) auraient une extension assez importante (5 kilomètres entre Meulan et Flin). II s'agit néanmoins encore d'un lambeau très limité, le Montien ne surmonte pas la craie aux environs de Seraincourt / Jambville et de Gargenville.

    (Carte géologique au 1/50 000 ème, Feuille "Pontoise", XXII-13, éd. BRGM)

     

    56) - 1968 - K, Pozaryska & J. Szczechura complètent l'étude des foraminifères paléocènes de Pologne. Ils soulignent la ressemblance des faunes (foraminifères) du "pisolithique" avec celles du Limbourg et du bassin de Mons, le bassin parisien appartenant, durant cette période, à la province méridionale (sensu Deroo, 1964, c'est-à-dire non méditerranéenne).

    (Palaeontologia polonica, n° 20, 101 p.)

     

    (57) - 1970 - D. Pajaud dans son étude sur les Thécidés signale Backhausina groenwalli espèce connue du seul Danien moyen et présente à Vigny.

    (Mém. Soc. Géol. France, n-s., t. XLIX, n° 112, p. 223-224)

    Image7.jpg

    Backhausina groenwalli, (B.-Nielsen, 1909). Cette espèce fixée sur les thalles algaires est très abondante à Vigny.

     

    (58) -1973 - C. Pomerol remarque : "La partie inférieure du Montien de Mons (tuffeau de Ciply est l'équivalent de la partie moyenne du Danien (calcaire corallien) et sa partie supérieure (calcaire de Mons) correspond à la partie supérieure du Danien (calcaire à Bryozoaires), c'est pourquoi nous pensons que l'usage du terme Dano-Montien est préférable pour désigner le premier cycle du Paléocène."

    Cette proposition appelle quatre remarques critiques.

    D'une part le tuffeau de Ciply est, pour les auteurs belges et scandinaves, daté du Danien supérieur.

    D'autre part les assises montiennes et daniennes se différencient par leurs microfaunes, le Montien surmontant toujours le Danien (il n'y a jamais de passage latéral).

    Dans le bassin parisien, le Montien surmonte toujours en discontinuité le Danien (à Montainville et à Laversine).

    Enfin les cycles sédimentaires complets sont toujours limités géographiquement et n'ont de valeur que localement (sinon à Gubbio on devrait considérer que le Maastrichtien et le Danien font parti d'un même cycle et par conséquent d'un même ensemble stratigraphique).

    Il me semble donc logique de séparer (au moins comme sous-étages) les entités Danien et Montien.

    ("Ere cénozoïque"; Stratigraphie et Paléogéographie; Doin éd. ; p, 123)

     

    (59) -1974 - C. Pomerol & L. Feugueur notent à propos de Vigny: "Les calcaires sont récifaux et leur disposition contre un paléorelief de la craie a fait souvent croire qu'ils n'étaient qu'un passage latéral de la craie (...) Le principe de superposition, n'est pas applicable à Vigny, car il s'agit d'un dépôt récifal édifié sur un relief crayeux moulant les irrégularités de la craie, pour cette raison les calcaires peuvent être accolés à la craie par contact vertical." La craie superposée est, selon les auteurs, liée à un glissement quaternaire.

    (Guides géologiques régionaux; «Bassin de Paris», Masson-éd., p. 90)

     

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    (60) -  1975 - P. Gros donne un aperçu des lithofaciès de Vigny et renoue avec l'hypothèse des craies "interstratifiées" et "fini-récifales". " La craie est un dépôt synchrone du récif qui s'est mis en place pendant les périodes de basse énergie hydrodynamique." Son livret guide (Université Paris VI) reprend les idées de Desmidt et Marlière. 

     

     


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